Fabrice N'Golio officie à la ville du Carbet. Ce ferronnier passionné par son activité est tombé dans le métier par hasard. Aujourd'hui, il aimerait transmettre sa passion. Rencontre avec un travailleur acharné.
«Ma passion est née d'un hasard », lance d'emblée Fabrice N'Golio. « En classe de 3e, les professeurs nous ont demandé nos souhaits pour notre orientation au lycée, j'avais choisi la branche électro technique vers le lycée technique mais il n'y avait plus de place. » Le jeune Fabrice est alors orienté provisoirement au lycée Petit Manoir, au Lamentin, dans la branche Structure Métallique (SM) dont il ne connaît rien. En arrivant au lycée, il découvre toutes les possibilités qu'offrent cette branche, la diversité d'activités, le grand nombre de réalisations possibles dans la soudure.
« Cela m'a énormément plu comme métier, confie-t-il. On peut réaliser une porte, la poser et faire la petite maçonnerie qui va avec... de la peinture, etc. On touche à plein de choses. » Fabrice obtient son CAP, son BEP et, pour finir, son BAC Pro. Il travaille aujourd'hui sur une grande diversité de supports. « Quand vous êtes ferronnier, les métaux n'ont plus de secret pour vous, explique-t-il. Il est important de faire une formation très approfondie, parce que chaque type de matériau a sa technicité particulière. Souder l'aluminium ne se fait pas comme la soudure à l'étain au brasage ou avec la baguette. Chaque corps de soudure a sa technicité particulière. »
Son amour pour le métier a grandi au contact de Victor Oroqium, le formateur qui l'a accueilli lors de ses périodes de stage. « Il avait son atelier au Morne-Rouge. Ce qu'il réalisait de ses mains en toute simplicité et humilité était magnifique, cet homme est un génie à mes yeux. » Aujourd'hui, les travaux qu'il réalise au quotidien sont très divers et grandement utiles pour la commune.
ll a notamment travaillé à la sécurisation des caniveaux de la place du bourg, posé des grilles de protection sur le bâtiment de la cantine, installé une rambarde au niveau des bureaux de la caisse des écoles.
Des barbecues « fait-maison »
Ce qu'il affectionne tout particulièrement en matière de création ? « Confectionner une porte, par exemple. On achète un matériau brut, je fais les découpes, je lui donne la forme souhaitée et je réalise l'assemblage. Quand je vois le produit fini et installé, l'utilité et les avantages qu'il offre aux usagers, j'éprouve une grande satisfaction. » Durant ses temps de loisir, l'artisan a réfléchi à la réalisation d'un objet qui pourrait être utile au plus grand nombre. Cela a abouti sur la réalisation de barbecue en inox, des créations faites à la main pour des proches. « C'est agréable de manger une grillade préparée dans un barbecue que j'ai réalisé », sourit-il.
Accompli dans son métier, Fabrice tient à remercier tous ceux qui l'ont formé et accompagné dans son parcours, du lycée, à la ville du Carbet. Son souhait ? « Persuader des hommes et des femmes d'embrasser ce métier qui est tellement multiple. »
Il se dit d'ailleurs prêt à accueillir tous étudiants, bien entendu avec l'aval de la ville du Carbet, et leurs transmettre son savoir-faire avec toutes la technicité nouvelle qu'il faut aujourd'hui intégrer. « Si l'on constate aujourd'hui un regain d'intérêt pour les métiers artisanaux, on est encore loin de la ruée, selon lui, vers ces petits métiers. »